Vivace : coup de cœur à Trébeurden

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Sur la place de Crec’h-Héry, à quelques pas de la mer, Vivace s’impose comme l’une des tables les plus inspirantes de la côte de Granit Rose. Dans ce restaurant intimiste, Baptiste Lavallez et Laura Boit composent une cuisine à la fois sincère, vibrante et contemporaine, nourrie par une conviction profonde : celle qu’on peut conjuguer plaisir, justesse et conscience écologique sans rien sacrifier au goût.

Un lieu vivant, à taille humaine

Derrière sa façade discrète, Vivace révèle un décor clair et apaisant où le bois, la lumière et quelques touches végétales créent une atmosphère à la fois élégante et décontractée. La salle, volontairement resserrée, favorise la proximité : entre les tables, les regards et la cuisine ouverte, on perçoit cette énergie calme et concentrée propre aux maisons où tout est fait avec attention. Ici, le service est doux, précis, et la cuisine s’écoute autant qu’elle se savoure.

Une cuisine locale, vivante et poétique

Chez Vivace, la saison dicte le tempo. Les produits proviennent de producteurs locaux, souvent bio, toujours choisis pour leur qualité et leur respect du vivant. L’équipe cultive une approche durable : rien n’est figé, tout évolue selon la météo, la pêche du jour ou la récolte d’un maraîcher. L’assiette devient ainsi un terrain d’expression où le végétal s’épanouit, et où chaque ingrédient trouve sa juste place.

La betterave, la fraise, le shiso et l’ajo blanco ouvrent la danse dans une entrée d’une fraîcheur saisissante : le terreux délicat de la betterave se fond dans la douceur acidulée de la fraise, quand l’ajo blanco, velouté et légèrement aillé, apporte une caresse lactée. Le shiso, en note finale, électrise le tout d’une touche herbacée inattendue – un plat à la fois fragile et percutant, qui résume l’esprit du lieu.

Suit un épeautre travaillé en risotto, crémeux et al dente, escorté de tomate, de rhubarbe et d’un sabayon à la verveine. Le grain rustique rencontre l’acidité fruitée, la douceur florale et une pointe d’amertume : un jeu d’équilibres subtils, à la frontière du sucré-salé, qui fait vibrer le palais sans jamais le saturer.

Le poisson confit à l’huile d’olive, accompagné d’une purée de pois cassés, de haricots verts, d’un pesto et d’un fumet crémé, incarne quant à lui la maîtrise du feu doux et du goût juste. Le fondant du poisson, presque nacré, se marie au vert éclatant du pesto et à la rondeur du fumet ; chaque bouchée évoque la mer sans ostentation, avec une clarté rare.

La douceur finale

Côté desserts, Vivace reste fidèle à sa ligne : gourmandise et légèreté ne sont pas incompatibles. Le chou craquelin au gwell et caramel en est la plus belle preuve. Sous sa coque croustillante, la crème au gwell – ce yaourt fermier breton à la texture dense et légèrement acidulée – apporte une fraîcheur inattendue, que le caramel vient napper d’une douceur subtilement beurrée. Un dessert de caractère, généreux sans lourdeur, qui clôt le repas dans une harmonie parfaite.

Une table engagée, pleine d’avenir

Plus qu’un simple restaurant, Vivace est une philosophie culinaire : celle du respect des saisons, des producteurs et des saveurs vraies. L’engagement écologique n’est pas un slogan mais une ligne de conduite : tri sélectif, réduction du gaspillage, travail quasi intégral du végétal et valorisation de la pêche durable. Baptiste Lavallez et Laura Boit tracent leur route avec humilité et exigence, et ça se sent dans chaque assiette.

Où ? Vivace, Place Crec’h Héry, 22560 Trébeurden.
Prix : formule déjeuner à 29€. Dîner à 38€ ou 58€
Crédit photo : Mathilde Bourge

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