Situé au rez-de-jardin du Domaine de Locguénolé, La Maison Alyette déploie une atmosphère à la fois accueillante et raffinée. Le nom rend hommage à Alyette de la Sablière, ancienne propriétaire du domaine, et invite les convives à s’immerger dans une expérience où le bistrot s’invite au château.
La terrasse panoramique, dominant la clairière et face à la mer, installe dès l’arrivée une promesse de quiétude et de contemplation.
Si l’ambition gastronomique est particulièrement perceptible au sein de la table étoilée L’Inattendu du domaine, La Maison Alyette, quant à elle, s’assume dans la simplicité : des classiques bien travaillés, généreux et respectueux du rythme des saisons et des producteurs locaux.
Le chef Yann Maget, titré Meilleur Ouvrier de France 2022, signe ici une cuisine sincère, qui fait écho au terroir breton, tout en maîtrisant les équilibres et les textures.



Une carte généreuse, mais sans excès
La philosophie culinaire de la maison s’appuie sur des produits locaux, de saison, et des producteurs engagés. Le positionnement tarifaire intervient dans une fourchette raisonnable, et les quantités dans l’assiette sont généreuses.
Au fil des saisons, la carte peut évoluer, mais l’âme du bistrot demeure : des plats simples, bien cuisinés, sans artifice excessif, où le goût prime.
À La Maison Alyette, la carte joue une partition équilibrée entre douceur et caractère, où chaque assiette raconte le plaisir du produit juste. En ouverture, les ravioles de ricotta et d’épinards, baignées dans une crème de butternut soyeuse, offrent un prélude à la fois réconfortant et lumineux : la pâte fine s’efface sous le fondant du fromage, tandis que la butternut apporte cette chaleur légèrement sucrée qui évoque les cuisines d’automne. En alternative, le saumon gravlax, travaillé avec soin, séduit par la délicatesse de sa texture et le contraste relevé d’une crème au raifort et à l’aneth. L’ensemble vibre entre fraîcheur nordique et onctuosité, une entrée à la fois simple et pleine de nuances.



Viennent ensuite les plats, d’une belle sobriété maîtrisée. La blanquette de veau, longuement mijotée, révèle une chair tendre, nappée d’une sauce veloutée qui respecte le goût franc de la viande. À ses côtés, un riz pilaf cuit avec précision apporte sa légèreté et son grain juste nacré, pour une harmonie toute en douceur. Dans un registre plus marin, le thon grillé s’impose par sa cuisson parfaite, légèrement rosée au cœur. Le coulis de tomates, relevé d’une pointe d’agrumes et adouci par le fenouil, lui prête un accent méditerranéen vibrant. Une purée fine et lisse, d’une texture presque satinée, vient arrondir les angles, enveloppant le tout d’une touche de confort gourmand.
Enfin, les desserts prolongent cette impression de simplicité élégante. Le tiramisu, sans excès sucré, joue la carte du moelleux et de la légèreté, entre café subtil et crème aérienne. Quant au vacherin à la mûre et sorbet basilic, il surprend par son équilibre : la fraîcheur herbacée du basilic s’allie à l’acidité délicate du fruit rouge, dessinant une finale éclatante et désaltérante. Une manière poétique de clore un repas où chaque note, du salé au sucré, semble jouée avec justesse et bienveillance.



Un équilibre réussi entre convivialité et exigence
Ce que l’on retient chez La Maison Alyette, c’est cette dualité séduisante : un bistrot installé dans un décor noble – le château – qui ne cède pas à l’ostentation, préférant une cuisine maîtrisée, sincère, poétique dans sa simplicité.
Le service, discret mais soucieux, contribue à cette impression d’authenticité. On se sent accueilli, sans pesanteur. Une jolie parenthèse qui devrait convaincre tous les gourmets de pousser les portes du Domaine de Locguénolé.
Où ? Maison Alyette, Domaine de Locguénolé, Route de Port Louis, Le Hingair, 56700 Kervignac
Prix : Menu déjeuner à 39€. Menu complet à la carte autour de 55€
Crédit photo : Mathilde Bourge
